L’HERMIONE – 1739
Simon Jarry, bourgeois et armateur, achète au constructeur de navires Armand Honoraty de Paimboeuf un navire nommé L’Hermione. Les fournisseurs n’ont pas été réglés et demandent leurs dus.
LE LITIGE AVEC ARMAND HONORATY
« Le sieur Armand Honoraty, constructeur de navires, deffendeur deffaillant
et n. h. Simon Jarry, negociant armateur du navire l’Hermione à luy
vendu par ledit Honoraty defendeur Bourdier procureur
Le Siège à comme cy-devant donné deffaut contre ledit Honoraty deffendeur
defaillant par le profit faisant droit entre luy et les comparants tant sur
la demande principalle que requete incidente de celle de Me. Balais
attendu ce qui resulte des declarations faites par ledit Honoraty et par la
partie de Bourdier enregistrée au greffe de ce siège le 2e avril dernier et
apres que ledit Balais à soutenu que ledit bois fournis par les parties ont esté
employés à la construction du navire
L’Hermione qui n’a esté contesté par celle de Bourdier a
comdamné ledit Honoraty et ladite partie de Bourdier de payer à celle de
Me. Balais la somme de deux mille trois cens livres contenus aux
mandats et billets dudit Honoraty des 22 7bre 1738 et 17 fevrier 1739 avec les
intérets du jour de la demande et ce par hypotheque spéciale et par preference
sur ledit navire L’Hermione faute quoy a deffinitivement permis a la partie
de Me. Balais faire saisir ledit navire et condamné ledit Honoraty et celle
de Bourdier aux depens et sera la presente exceptée par provision nonobstant
appel et sans y prejudicier.
Entre Armand Raddé marchand clouttier demandeur en requeste du 9 may 1739
et d’assignation en consequence du 10 du meme mois signifiée par De La Haye
huissier controlé à Nantes le 11e par Potier, de ce qui s’ensuitt des
reponses et denoncé incident du 1er de ce mois signifiées par Julien Jamet pr.
noble homme Simon Jarry negociant acquereur du navire L’Hermione et
Bourdier
et le sieur Armand Honoraty constructeur de navires deffendeur qui fait
défaut
Le Siege, parties comparantes ouyes et deffaut comme cy-devant
concedé contre Honoraty deffendeur deffaillant par le profit ce qui resulte
des declarations et acte de proprieté fait au greffe de ce siege le 29 avril
dernier par lesdits Jarry et Honoraty, Scavoir ledit Jarry avoir acheté le
navire en question dudit Honoraty et ce dernier de l’avoir vendu au premier et
apres que Jamet pour sa partie à soutenu que les clous contenus au
mémoire dont il à fait signifié copie ont esté par luy fournis à Honoraty
pour la construction du navire L’Hermione vendu audit Jarry et que depuis la
demande il en a encore fourny pour trente trois livres dix neuf sols ce que
ledit Bourdier pour Jarry n’a voulu contester, en consequence faisant droit
dans les requestes et incident de celle de Jamet à condamner lesdits
Jarry et Honoraty de payer au demandeur d’une part la somme de huit
cens neuf livres dix neuf sols pour le montant des fournitures des cloux
contenu audit mémoire signifié avec la demande et de l’autre celle de
trente trois livres dix neuf sols pour les autres cloux fourny par ledit
Raddé pour le même navire depuis la premiere demande avec les interets
desdites sommes et ce par preferance et hypoteque special sur ledit
navire l’Hermione et aux depens liquidés à vingt une livres dix
huit sols non compris le cout et retrait de la presente qui sera executée
par provision suivant l’ordonnance
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Entre noble homme Jacques Fabre marchand demandeur en requeste du huit juin
dernier et assignatgion aux fins signifiée le dix par Joubert huissier controllée
a Nantes le lendemain par Potier et du jugement du dix neuf, reponses
et acte d’audience du vingt sept dudit mois de juin signifiées par ledit
Imbert Jamet procureur
Armand Honoraty maitre constructeur de navires deffendeur qui deffaut
et le sieur Simon Jarry negociant a Nantes aussi deffendeur, Bourdier procureur
Le Siege parties oüÿes esté comme cy devant deffaut concedé contre ledit
Honoraty, le requerant Bourdier pour la sienne est en cause continuée
a la premiere seance pendant lequel temps ledit Bourdier repondra par
ecrit, si bon luy semble, a l’ecrit de celle de Jamet du 27e juin dernier deouis
reservés
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Entre Armand Raddé, marchand cloutier demandeur en assignation du 19e
juin dernier signifié par Imbert huissier controllé a Nantes le lendemain
par Potier et aux fins du jugement du vingt deux et reponses du
23e et acte d’audience du mesme jour signifié par ledit Imbert, Jamet procureur
et noble homme Simon Jarry negociant acquereur du navire L’Hermione
deffendeur, Bourdier procureur
Le siege donne deffaut contre ledit Jarry en presence de Bourdier
appelé son procureur par le profit est acte decerné comme cy devant
de la declaration et offre de celle de Jamet de donner pour caution de
l’execution de la sentence provisoire du cinq juin dernier la personne
du sieur René Dubois menuisier et d’avoir en execution du jugement du
vingt deux dudit mois de juin communiqué a Bourdier, le grand du bien
dudit Dubois offert pour caution, apres que Bourdier present n’a voulu
ou avoüer ny contester la solvabilité , est ladite caution donnée pour
recüe , ordonne qu’elle fera sa soumission au greffe, passé de quoy permis
au demandeur de faire mettre a execution la sentence dudit jour cinqieme
juin vers ledit Jarry quant aux principaux , a jugé par icelle, a cette
fin permis de saisir ledit navire L’Hermione,
le tout sans prejudice a l’appel, depens reservés.
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Cette caution, une fois enregistrée, permit à L’Hermione de partir de Paimboeuf :
RAPPORT DE MER DE CE VOYAGE
« Du premier may 1741
Pardevant Mr Roger, present Mr de la Clartiere Merlaud
A comparu le sieur Jacques Brisson cy-devant second capitaine
et a present commandant le navire nommé L’Hermione de Nantes
au lieu et place du sieur François Ernaud de la Rochandiere capitaine
en chef dudit bastiment qui est mort au Cap comme il sera dit cy
apres, ledit navire du port d’environ 130 tonneaux armé de dix canons
et equipé de trente sept hommes tout compris par noble homme
Simon Jarry negociant à la Fosse de Nantes y demeurant paroisse de Saint
Nicolas, bourgeois et armateur dudit navire, duquel dit sieur
Brisson le serment pris la main levée devant nous il a promis
et juré de dire verité, ensuite de quoy nous a dit et declaré qu’ils
seroient party du bas de cette riviere le 19e juillet 1739 sous le
commandement dudit feu sieur de la Rochandière chargé de marchandises propres
a faire la traite des noirs le long de la coste de Guinée, qu’ils
seroient arrivés au Cap de Monte coste de Juda le 20e 7bre suivant
ou ils auroient commencés leur traite, qu’ils auroient continués
le long de la coste jusqu'à Petit Popo, ou ils l’auroient finie et auroient
traité le nombre de deux cent soixante captifs de tous sexes et ages
que le cinq novembre de la meme année etant mouillé entre Bassa
et Sixtre ils auroient perdu une ancre du poids de neuf cens livres
avec son cable ainsy qu’il est plus au long porté par le proces
verbal qui en fut fait le cinq dudit mois de novembre copie
duquel nous apparoist signé Defossé greffier et ladite deposée en ce greffe
en s’y rerefferant, que le vingt sept mars 1740 ils appareillerent
du Petit Popo et le quinze avril
suivant ils recurent un coup de vent de la par du sud et sud-est
qui les auroit forcer de couper le mat d’artimon qui tomba
a la mer avec son greément et ce pour soulager le navire
qui ne pouvoit arriver, suivant le proces verbal qu’ils en firent
le lendemain seize, copie duquel il nous a egalement aparû et
deposé en ce greffe aussy en s’y refferant y etant plus au long porté
qu’en la presente, qu’ils auroient relaché a l’isle de Prince
le sept may meme année pour y prendre des vivres et
en seroient partys le six juin ensuivant, qu’ayant eté
poursuivis par deux batteaux anglois et sur l’incertitude
de la guerre ayant d’ailleurs grand nombre de malades a bord
ils se terminerent d’aller au Cap pour y faire leur vente
de quoy fut fait procez verbal copie duquel il nous apparoit
en date du 21e aoust dit an 1740 signée en l’expedition Defosse
et l’a pareillement déposée en ce greffe en s’y refferant en tout
y etant plus au long porté qu’en la presente ; et seroient arrivés
au lieu du Cap ledit jour 21 aoust ; y auroient introduit et
vendit le nombre de 234 negres le surplus etant
mort tant pendant la traite que la traversée et vente et a
deposé en ce dit greffe la declaration que fit ledit sieur declarant
au greffe de l’Amirauté du Cap le 22e du meme mois signée
en l’expedition Desfossés greffier en s’y refferant en tout son
contenû ; la vente desdits noirs finie auroit chargé pour
Nantes la quantité de 136 bariques, 51 quart sucre brut,
119 bariques 12 quarts sucres terrés, 3 futailles une
bariques 2 quarts et une demy ancre le tout d’indigo
et autres marchandises permises apres quoy a ledit sieur Ernaud de
la Rochandiere capitaine etant mort le 10e octobre de ladite année
ledit sieur comparant fut obligé de prendre le commandement du
navire ; et que le vingt janvier dernier son canot deffonsa en
mettant un tierçon remply d’eau dedans, et auroit fait voile
dudit lieu du Cap le lendemain vingt et un, que le quatorze mars
suivant la mer devint si affreuse que par un rolly la barre du
gouvernail cassa et fut racommodé aussitost, mais pendant ce
temps il reçut grand nombre de coup de mer qui jetterent le navire
sur le costé et emporterent
les cages a poules et dindes, de manière que le navire se trouva
entre deux eaux ne pouvant arriver ny se redresser par les
coups de mer qu’il recevoit a tout moment, ce qui l’obligea pour alleger
le navire de faire jetter quatre de ses canons a la mer avec leurs affuts ce qu’apres
avoir fait le navire se redressa un peu, mais la tempeste
continuant toujours et la mer fort grosse et qui couvroit d’eau son
bastiment du devant à l’arriere, les fenestre de la grande chambre
furent enfoncées, la bouteille a basbord crevée, le tapecul du
gouvernail enfoncé, les porte hauts bancs cassés, ce qui donna
beaucoup d’eau dans la Sainte Barbe et dans la grande chambre
et le lendemain quinze environ les trois heures du matin
les bressains et ecoutes de mizenes ayant manqué par la
force du vent il fit tous ses efforts pour carguer mais ce
fut inutilement car les cargues fonds et cargues
boulines casserent, et ne put rien sauver, le vent ayant
emporté le tout a la mer, et la barre de son gouvernail ayant manqué
pour la troisieme fois et se trouva dans la necessité de couper une vergue
de hune bois des isles pour en faire une autre et pendant ce mauvais temps
il eut beaucoup d’autres avaries suivant le proces verbal
qu’il nous apparoist en datté du seize dudit mois de mars, signé de
boy et de son equipage, et l’a aussy deposé en ce greffe en sy refferant ;
que le dix sept dudit
mois les vents etant devenus calmes il fit ouverture des sacs
ou etoient les lettres qu’on luy avoit donné au Cap pour France et
les trouva entierement mouillés et grande parties de leurs envelopes
dechirées, notamment un paquet de lettres adressé à Mr le comte de
Menou et dont l’envelope s’est trouvée dechirée malgré ses soins
suivant le proces verbal qui en fut fait le meme jour qu’il nous
apparoit et la déposé en ce greffe…..sy refferant, que le
dix avril suivant etant par latitude de 47 degrés et de 357
degrés de longitude il fit rencontre d’un navire de Honfleur qui leur
donna quelques vivres et autres choses dont ils avoient besoin
ainsy qu’il est plus au long porté par le proces verbal qui en
fut fait pour ce sujet qu’il nous apparoist et la deposé en ce greffe
a raison de tout quoy et craignant d’ailleurs d’avoir des marchandises
de son chargement mouillées, avariées et endommagées il fait
toutes les protestations requises et necessaire en pareil cas
suivant l’ordonnance vers et contre tous ceux a qu’il appartiendra
et seroit arrivé a Paimboeuf le jour d’hier a l’adresse dudit sieur
Jarry avec les gens de son equipage a l’exception dudit sieur de la
Rochandiere mort au Cap comme a eté dit cy devant, les hardes et
effets duquel furent vendues sur les lieux et le produit du tout
egalement , que les papiers concernant sa succession furent
remis au sieur Joseph Porier premier lieutenant sur le navire
que ledit sieur de la Rochandiere constitua son executeur testamentaire
auparavant sa mort ; de Pierre Poulin matelot de Saint
Nazaire mort le huit aoust 1739, François Touillon mousse de
Noirmoutier mort le huit aoust 1740, Julien Mercier matelot de Nantes mort
le 19 du meme mois , Gilles Kermorvan de ….
mort le 3e 7bre suivant ; Pierre Nadreau mousse de Nantes mort
le 16 dudit mois de septembre, et du sieur Charles Mourin mort
le 22e du meme mois et que le nommé Guillaume Brehault
matelot de Brest deserta a Paimboeuf le 16e juillet de l’an 1739,
des hardes de tous lesquels morts et deserteur ont eté faits
inventaire et ventes qu’il a deposé en ce greffe, c’est sa declaration
de laquelle lecture luy faite il a dit quelle contient verité,
reservant d’en faire une plus ample apres sa decharge, meme
de faire verifier le tout par gens de son equipage si besoin est
nous a presenté le congé de son altesse serenissime monseigneur l’Amiral luy delivré au
Cap le neuf janvier 1741 par E Mullon au N° 2647 qu’il a
retenu et a signé, a payé sept livres dix sols
Brisson Roger de la Clartiere Merlaud »
Source ADLA
M. LEGAULT
2/01/2013
LA METAIRIE DE LA BIROCHERE EN 1733
Du 16e may 1733 un contract d’aquet fait par noble homme Hervé Bonamy demeurant à Ste Marie d’avec Ecuyer René Salomon Liger demeurant à Nantes, Savoir est la metairie de La Birochère consistant en une maison basse avec les toiterie grange au devant, couvert à thuilles rüe au devant, quatre seillons de terre labourable, jardin au derrière, une aire enfermée de murailles situé au vilage de la Birochere sous la seigneurie de Machecoul entre les deux chateaux, contenant par fonds trois boisellé de terre franche au trentieme roturier plus un petit pré contenant une boisellé de terre aussy franche de terrage en cas de labeur, de plus en ladite osche got contenant deux boisellée au même devoir, davantage au clos morin une boisellée trois seillons de terre labourable à devoir de quint pour le terrage a la seigneurie de Machecoul et la dime au trente au prieur du Clion, item une piece de terre en trois (parties) appellé le Coudray contenant sept boisellées de terre labourable a devoir de quint pour le terrage et la dime au trente, au meme canton huit seillons de terre, au canton de la graü de combe neuf boissellées de terre au meme devoir, au desus du prée Porcher deux boisellées de terre labourable au meme devoir, dans la meme versaine une boissellée de terre appareil devoir, au canton des conges boisellees quatre seillons de terre labourable, audit canton une boisellée six seillons de terre labourable, au canton de la Noe une demie boisellée de terre labourable, audit une boisellee six seillons de terre labourable a devoir de quint, la dime au trente, audit canton une boisselle au meme devoir, dans ledit canton quatre seillons de terre au meme devoir, audit canton une boisellee de terre en gast, audit huit seillons de terre au meme quatre seillons et pré Colas contenant trois boisellee de terre, plus le pré de Lormeau contenant cinq boisellee, au canton de Malmy joignant la fontaine une boisellee six seillons de terre, audit canton quatre seillons apelle le cagossaud de martin, au meme canton cinq boisellee de terre avec quantité d’autres morceaux le tout deborné et mentionné audit contrat pour la somme de deux mil six cent vingt livres, au raport de Me Jan Joys notaire au Moutiers le quinze audit, pour lequel j’ai recu vingt six livres quatre sols.
Source : ADLA